Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

France: Des Républicains en plein doute se choisissent un président
information fournie par Reuters 02/12/2022 à 14:08

Une femme passe devant un logo du Parti français Les Républicains (LR) à Paris, France

Une femme passe devant un logo du Parti français Les Républicains (LR) à Paris, France

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - Pris en étau entre une majorité présidentielle qui les courtise pour voter ses lois et une extrême droite désireuse de s'ancrer dans les territoires, Les Républicains (LR) se choisissent un président pour jeter les bases d'un avenir politique incertain.

Les 91.000 adhérents revendiqués du parti désignent ce week-end parmi trois candidats celui qui les mènera vers des jours meilleurs, six mois après le score calamiteux de leur candidate Valérie Pécresse à l'élection présidentielle (4,78%).

Le scrutin électronique s'ouvre samedi à 18h00 pour se clore dimanche à la même heure. Un second tour est possible le week-end suivant.

Le député Eric Ciotti, son collègue Aurélien Pradié et le patron des sénateurs, Bruno Retailleau, briguent la tête d'une formation convalescente qui compte une soixantaine de députés, contrôle le Sénat et tente de résister à l'"alliance" proposée par Emmanuel Macron pour réformer le pays.

"Cela fait six ans qu'on nous dit qu'on est morts, que Macron va faire main basse sur nous. Or on est là, on tient, on est la première force politique en termes d'adhérents et d'implantation territoriale", a dit à Reuters Annie Genevard, présidente par intérim de LR.

Favori du scrutin, Eric Ciotti assume de fermes positions en matière sécuritaire et identitaire, au point d'avoir dit préférer le polémiste Eric Zemmour à Emmanuel Macron lors de la dernière campagne présidentielle.

CIOTTI SOUTIENT LA CANDIDATURE DE WAUQUIEZ EN 2027

"Pour que la France reste la France", il propose de "réhabiliter la valeur travail, lutter contre la violence et le désordre dans les rues, stopper l'invasion migratoire et la montée de l’islamisme", comme il l'a dit fin novembre lors d'une réunion militante en Eure-et-Loir.

L'élu de 56 ans a connu une campagne agitée, qui l'a vu notamment rejeter des accusations d'emplois fictifs concernant son ex-épouse, Caroline Magne. S'il l'emporte, il souhaite que le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, s'engage rapidement pour la présidentielle de 2027.

Face à lui, Bruno Retailleau, 62 ans, se présente en chantre de la "rupture" et de la lutte contre "les idéologies de la déconstruction que sont l'islamisme et le wokisme." Lui veut attendre les élections européennes de 2024 pour engager LR sur la route de l'Elysée.

"Le macronisme mourra de sa belle mort avec Emmanuel Macron", a dit le Vendéen à Reuters dans son bureau du Sénat. "En 2027, le risque c'est un deuxième tour entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Seule la droite peut proposer un projet sérieux, crédible, qui nous sorte de cette alternative."

Plus jeune et plus méconnu, Aurélien Pradié, 36 ans, entend représenter la "droite populaire", qui défend "la valeur travail".

A la différence de ce dernier, Bruno Retailleau et Eric Ciotti n'excluent pas de voter la réforme des retraites du gouvernement si le texte leur convient - avec un possible report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ou 65 ans. Vendredi dans Le Parisien, la Première ministre, Elisabeth Borne, estime "pouvoir trouver un chemin" avec LR sur ce texte en préparation.

Le camp présidentiel compte aussi sur eux pour la future loi sur l'immigration que les candidats LR jugent pour l'heure trop timorée, amenant leurs détracteurs à les accuser de faire le jeu du Rassemblement national de Marine Le Pen, deuxième force politique à l'Assemblée.

"NI MACRONISME, NI LEPÉNISME"

"Nous n'avons aucune préférence, chaque parti fait ce qu'il veut", dit une porte-parole du groupe Renaissance. "Mais nous regrettons que LR glisse vers l'extrême droite".

Vendredi sur France Inter, le nouveau président du RN, Jordan Bardella, a jugé intéressantes les campagnes d'Eric Ciotti et Bruno Retailleau, tout en invitant les électeurs LR à rejoindre son camp "national".

Si LR se range derrière le slogan "ni macronisme, ni lepénisme", force est de constater que le parti a aidé l'exécutif à faire adopter nombre de projets de loi - celui sur le pouvoir d'achat notamment - d'Emmanuel Macron, qui ne dispose que d'une majorité relative à l'Assemblée.

"C'était des textes d'intérêt national, dans lesquels nous retrouvions nos convictions", se défend Bruno Retailleau. "Nous déposerons, le moment venu, une motion de censure."

Pour le député LR Philippe Gosselin, tout peut arriver d'ici 2027, même pour un parti qui a perdu 10 millions d'électeurs depuis l'ère Nicolas Sarkozy (2007-2012), qui s'est lui-même récemment rapproché d'Emmanuel Macron.

"Quatre ans et demi c'est un siècle", a-t-il dit à Reuters dans les couloirs de l'Assemblée. "On a un jeu de cartes réduit, mais on n'a pas encore perdu, et pas dit notre dernier mot. Donc haut les coeurs !"

(Reportage Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet)

2 commentaires

  • 02 décembre 14:38

    Edouard Philippe ramassera la mise après le départ de Macron , les LR devront s'allier avec Zemmour s'ils ne veulent pas disparaître au profit du RN et la Nupes éclatera après le retrait de Mélenchon . Désespérément simple quelque soit nos idées politiques .


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • bourse : courbes analyses technique (Crédit:  / Adobe Stock)
    information fournie par Reuters 16.07.2025 06:49 

    * Variation des futures sur indice CAC 40 0#FCE: * Variation des futures sur indice Stoxx 600 0#FXXP: * Valeurs qui se traitent ex-dividende .EX.PA * Le point sur les marchés européens .EUFR Les valeurs à suivre mercredi à la Bourse de Paris et en Europe : * RENAULT ... Lire la suite

  • La Banque de France et le ministre de l'Economie Eric Lombard doivent se prononcer mercredi sur le nouveau taux de rémunération du Livret A, attendu autour de 1,7% à partir du 1er août ( AFP / Denis CHARLET )
    information fournie par AFP 16.07.2025 04:22 

    La Banque de France et le ministre de l'Economie Eric Lombard doivent se prononcer mercredi sur le nouveau taux de rémunération du Livret A, attendu autour de 1,7% à partir du 1er août selon les spécialistes de l'épargne, en nette baisse par rapport aux 2,4% actuels. ... Lire la suite

  • La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à Bruxelles le 10 juin 2025 ( AFP / Nicolas TUCAT )
    information fournie par AFP 16.07.2025 04:17 

    La Commission européenne va mettre sur la table mercredi sa proposition de budget de 2028 à 2034, donnant le coup d'envoi de deux ans de négociations tendues, notamment sur l'avenir de la politique agricole commune. Le Copa-Cogeca, lobby des agriculteurs européens, ... Lire la suite

  • L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro fait un signe de pouce levé en quittant le siège de la police fédérale après avoir été interrogé dans le cadre d'une enquête visant l'un de ses fils, à Brasilia, le 5 juin 2025 ( AFP / EVARISTO SA                   )
    information fournie par AFP 16.07.2025 04:01 

    Le parquet brésilien a demandé mardi à la Cour suprême de condamner pour "coup d'Etat" l'ancien président Jair Bolsonaro, qui clame son innocence et dont le procès a provoqué une crise diplomatique entre le Brésil et les Etats-Unis. Après plusieurs journées d'audience, ... Lire la suite

Pages les plus populaires